La stimulation du nerf vague : comment ça marche ?
Le nerf vague, qui se situe dans le cou, transmet des informations au cerveau. En implantant une sorte de générateur dans la paroi thoracique du malade, on espère que le nerf vague, stimulé par cet appareil, va transmettre au cerveau des influx électriques capables d’ordonner les ondes électriques dont le désordre provoque les crises d’épilepsie. L’implantation du stimulateur du nerf vague demande une intervention chirurgicale d’une heure ou deux, sous anesthésie générale. L’appareil, fonctionnant avec des piles, répond à la commande du médecin, qui calcule l’intensité et la durée des stimulations exercées sur le nerf vague. La durée moyenne des influx est en général de trente secondes toutes les cinq minutes, du moins au début. Le générateur fonctionne vingt-quatre sur vingt-quatre. S’il s’avère que l’effet attendu est insuffisant, le stimulateur peut être réglé, afin de mieux adapter le degré des impulsions électriques à la nature spécifique des crises épileptiques. Ce suivi régulier du patient permettra de planifier une nouvelle opération, nécessaire au changement de la pile du stimulateur. Par ailleurs, l’existence d’aimants spéciaux peut s’avérer utile : sentant l’approche d’une crise, le patient peut en effet les utiliser pour accroître les impulsions électriques, et ainsi retarder ou même supprimer l’épisode. L’intervention chirurgicale nécessitée par la pose de l’appareil nécessite un grand doigté, notamment au moment de l’isolement du nerf vague.
Une pratique qui s’adresse à tous les patients ?
Pour l’instant, cette thérapie n’est pas entièrement généralisée et elle se présente plutôt comme un recours quand les autres traitements, notamment médicamenteux, ont échoué. Aujourd’hui recommandée pour les patients de plus de 12 ans souffrant de crises partielles d’épilepsie, cette pratique pourrait, après des investigations plus poussées, s’étendre à d’autres catégories de malades. Les enfants pourraient, à terme, être soignés avec cette méthode. C’est le cas, en particulier, des enfants jouissant d’une bonne condition physique, mais pour lesquels une opération au cerveau ne peut être envisagée. D’autres types de crises, comme les épilepsies généralisées, pourraient aussi bénéficier de cette technique prometteuse. Il reste cependant que certaines personnes ne peuvent pas se faire implanter un tel stimulateur. Il s’agit notamment des personnes souffrant d’apnées du sommeil ou de troubles de la déglutition. Quant à celles qui souffrent de problèmes cardiaques ou respiratoires, elles ne pourraient bénéficier de ce traitement qu’avec un suivi médical très vigilant.
Un traitement à l’efficacité certaine
Les premières études réalisées sur l’efficacité de la stimulation de ce nerf dans le traitement de l’épilepsie semblent encourageantes. C’est notamment le cas pour les crises épileptiques réfractaires, qui ne parviennent pas à être soignées par des traitements classiques. Pour ce type de crises, qui affectent notamment les enfants, les résultats montrent que cette technique permet de réduire la fréquence et l’intensité des épisodes épileptiques. Les autres formes de crises, répondant mieux aux thérapies habituelles, sont cependant encore mieux soulagées, pour une part notable d’entre elles, par ce traitement. Il faut aussi noter que, pour certains patients, l’effet de cette thérapie est presque immédiat et le soulagement spectaculaire. Dans d’autres cas, les malades ont à se montrer plus patients mais, au bout de quelques semaines, l’amélioration se dessine nettement. Les observations menées ont également montré qu’à côté de la réduction significative des crises, qui demeure l’intérêt essentiel de cette thérapie, d’autres bienfaits annexes en découlent. En effet, les patients équipés d’un stimulateur constatent qu’ils jouissent d’une mémoire plus efficiente, d’une humeur améliorée et d’une meilleure capacité à communiquer. Le traitement semble d’autant plus prometteur que les quelques effets secondaires constatés, comme un enrouement possible, la survenue de certaines douleurs ou de menues difficultés respiratoires, semblent dans l’ensemble bien tolérés.